Manifeste pour une régénération urbaine climatique

La crise climatique n'est pas un état passager : c'est une réalité durable avec laquelle nous devons composer. Nous dépasserons les +2°C avant 2030, et nous en connaissons déjà les symptômes : canicules létales, inondations, incendies urbains, montée implacable du niveau marin et recul du trait de côte. À horizon 2050, nous risquons de ne plus pouvoir habiter nos villes telles que nous les connaissons.

Face à cette conjonction de menaces, une question se pose : comment repenser radicalement la transformation de nos villes et de nos cadres de vie ?

Comprendre la ville comme système vivant

La ville, comme un être humain, est un système vivant composé de trois sphères. La biosphère, la plus large, englobe l'ensemble des êtres vivants et des milieux où ils évoluent. À l'intérieur, la sphère sociale regroupe les organisations humaines, les relations sociales et les valeurs collectives qui structurent les communautés. Enfin, la sphère économique, la plus restreinte, désigne les activités de production, d'échange et de distribution des richesses matérielles. Ces trois sphères sont loin d’être égales et indépendantes.

Elles sont au contraire intimement imbriquées. Chaque sphère dépend de celle qui l'englobe et ne peut exister isolément. L'économie ne peut fonctionner sans les humains qui la portent, et les sociétés humaines dépendent absolument des équilibres écologiques de la biosphère pour leur survie. Cette interdépendance signifie également que lorsqu'une sphère est attaquée, elle impacte directement la sphère contiguë : c'est tout le métabolisme urbain qui est mis à mal.

Considérant la ville comme un système imbriqué, comment prendre soin d'elle et de ceux qui l’habitent ?

Quatre approches se dessinent.

  • L'approche améliorative cherche à s'adapter au changement climatique en réduisant les effets négatifs sur l'environnement et la société. Malheureusement, sans transformation significative de nos modèles de production et de consommation, cette approche reste un leurre.

  • L'approche neutre privilégie des aménagements à impact environnemental neutre sur les villes. Le triptyque "Éviter, réduire, compenser" est déjà un signe de renoncement quand il s'agit de compenser une dégradation que l'homme est en train de programmer sur son milieu.

  • L'approche restaurative développe une vision qui permet d'inverser les dommages causés à un environnement pour revenir à un état antérieur, avant transformation par l'homme. C'est un début, mais insuffisant.

  • L'approche régénérative, que nous défendons, vise à restituer davantage à l'environnement que ce qu'un projet consomme et intègre la capacité d'améliorer continuellement les performances de cette transformation à travers le temps et les conditions environnementales et sociétales changeantes. Cette vision acte la ville en tant que système vivant et considère l'interdépendance intime entre santé environnementale, équité sociale et vitalité économique — dans cet ordre.

Régénérer plutôt que réparer

Nous portons la conviction que les enjeux urbains du XXIe siècle ne seront pas uniquement de transition ou de réparation, mais bien de régénération du vivant où le développement humain fait partie intégrante du système socio-écologique.

La ville de demain ne sera pas un territoire réparé, mais un moteur actif de régénération du vivant et de justice. Chaque projet, chaque espace, doit être évalué à l'aune de ce potentiel transformateur.

N'attendons plus. !

« Faisons de la révolution régénérative notre engagement collectif pour bâtir des villes à la hauteur des enjeux climatiques qui nous obligent.  »

ZCCS conçoit chaque projet comme une opportunité de redonner vie à des espaces en latence et de régénérer le paysage urbain en un lieu où l’éclosion de la biodiversité se conjugue avec le bien-être commun. Ce processus s’appuie sur une méthodologie en trois temps :

la conception stratégique, la mise en œuvre opérationnelle et l’évaluation post-projet.

« Faire aimer la ville, c’est cultiver cette ambition en renouvelant sans cesse sa portée et sa capacité à accueillir l’avenir. »

Écouter

Dès la phase de conception, nous analysons le territoire en profondeur, en étudiant les dynamiques locales les flux urbains et les besoins des habitants. Grâce à des outils d’analyse du métabolisme urbain (base de données, SIG, données qualitatives des acteurs endogènes…),, nous identifions les leviers d’amélioration et élaborons des scénarios de transformation qui optimisent les interactions entre les différentes composantes du territoire. Cette phase stratégique permet de définir une vision à la fois claire et ambitieuse, ancrée dans une perspective de transition sociétale.

Concevoir

La phase de mise en œuvre opérationnelle, quant à elle, se caractérise par la rigueur de la maîtrise d’œuvre et l’expertise technique de nos équipes. Qu’il s’agisse de projets de régénération urbaine à grande échelle ou de l’aménagement d’espaces publics dans des milieux denses, notre savoir-faire se traduit par des interventions concrètes et mesurables. Nous nous engageons sur la faisabilité et la durabilité de chaque projet, en veillant à ce que les solutions proposées répondent aux contraintes techniques, économiques, politiques et environnementales du territoire.

Évaluer et faire évoluer

Enfin, l’évaluation post-projet constitue une étape essentielle pour mesurer l’impact de nos interventions. En collaboration avec les acteurs locaux et grâce à des dispositifs de suivi participatif, nous recueillons les retours d’expérience des usagers et des partenaires. Cette démarche d’évaluation permet d’ajuster nos méthodes et d’enrichir notre réflexion pour les projets futurs, garantissant ainsi une amélioration continue de nos processus de régénération urbaine.