Bilan d’opération de transition foncière
Vendredi 5 décembre, ZCCS était au Sénat pour la présentation des premiers résultats du Bilan d’opération de transition foncière porté par Institut de la Transition Foncière. Un moment charnière : pour une fois, ce n’est pas seulement le coût de construction qui compte, mais la « dette écologique » laissée aux sols et aux territoires.
Ce qui se joue là est massif : tant que l’artificialisation reste moins chère sur le papier que la régénération urbaine, les projets les plus destructeurs demeurent les plus « compétitifs ». En chiffrant la qualité des sols, en intégrant les coûts de renaturation et en testant un système de bonus-malus à l’échelle des territoires, le Bilan d’opération renverse la logique et redonne une valeur tangible aux pratiques vertueuses : désartificialiser, dépolluer, réutiliser, renaturer.
Chez ZCCS, cette démarche résonne directement avec notre conviction : le sol n’est pas d’abord un gisement foncier à construire, mais un bien commun à préserver. C’est un support d’usages, de liens sociaux, de biodiversité, de régulation thermique – bref, une infrastructure écologique et sociale sans laquelle la ville de demain sera invivable.
Comme l'a souligné Emmanuelle COSSE, reconnaître la valeur d’usage, sociale et écologique du sol, c’est accepter que certains projets coûtent plus cher à court terme, pour éviter des coûts climatiques, sanitaires et paysagers infiniment plus lourds demain. C’est aussi donner enfin aux collectivités et aux aménageurs des outils pour arbitrer autrement, en assumant que la vraie performance d’un projet se mesure autant en degrés gagnés, en sols vivants restaurés et en usages partagés qu’en mètres carrés livrés.
Heureux et fiers d’avoir pu assister à cette étape au Sénat, et impatients de voir le Bilan d’opération essaimer dans les territoires, au service d’une ville qui cesse de consommer ses sols comme une ressource infinie. Le temps est venu de passer d’une économie foncière de rente à une économie des usages, du vivant et des communs.